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Affaire Elf : mort de Loïk Le Floch-Prigent


Le PDG d’Elf-Aquitaine de 1989 à 1993 avait notamment été condamné à cinq ans de prison et 375 000 euros d’amende dans l’affaire du pétrolier français.
Loïk Le Floch-Prigent, à Rhône-Poulenc, en 1982.
Loïk Le Floch-Prigent, à Rhône-Poulenc, en 1982. (Alain Mingam)

L’ancien grand patron devenu symbole des dérives de la Françafrique sous François Mitterrand Loïk Le Floch-Prigent est mort ce mercredi 16 juillet à 81 ans d’un cancer, a annoncé sa famille.

PDG de 1989 à 1993 du géant pétrolier français Elf Aquitaine, Le Floch-Prigent avait notamment été condamné en novembre 2003 à cinq ans de prison et 375 000 euros d’amende pour abus de biens sociaux dans le volet principal de l’affaire Elf. Il avait également été reconnu coupable dans le volet Dumas-Deviers-Joncour.

Né en 1943, diplômé de l’Ecole nationale supérieure d’hydraulique et de mécanique de Grenoble, il avait débuté sa carrière à la Délégation générale à la recherche scientifique et technique (DGRST), avant de rejoindre dès 1981 le gouvernement Mauroy, comme conseiller du ministre de l’Industrie Pierre Drefus. Il avait entamé son parcours de grand patron en 1983, quand il avait été nommé PDG du groupe chimique Rhône-Poulenc avec l’aval de l’Elysée, avant de prendre la tête d’Elf, de Gaz de France (1993-1996) et de la SNCF quelques mois en 1996, jusqu’à sa mise en examen en juillet de cette année-là. La juge Eva Joly avait alors mis au jour un réseau de trafic d’influences, de corruption et de détournements de fonds impliquant Le Floch-Prigent, mais aussi des ministres comme Roland Dumas et Charles Pasqua. «Jusqu’au bout, le grand capitaine d’industrie qu’il était se sera battu aussi bien pour ses entreprises que pour la défense de l’industrie française», affirme ce mercredi dans une déclaration écrite son épouse, Marlène Le Floch-Prigent.

Devenu après sa sortie de prison consultant en énergie en Afrique et au Moyen-Orient, il avait encore passé cinq mois en prison au Togo en 2013 pour «complicité d’escroquerie». «Ce n’est pas à 69 ans que je vais commencer une carrière d’escroc !» s’insurgeait alors auprès de Libération l’ancien patron déchu.

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